20090917

no my dreams did not come true no they only came apart

parler je n'aime pas trop ça, j'ai toujours l'impression que les mots m'échappent, qu'ils se dérobent, s'éparpillent, au moment de les dire ils se troublent, se dispersent. je garde pour moi l'excédent, l'abondance, ces mots que je multiplie en silence pour approcher la vérité. maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu'on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonnances ni les souvenirs qui se réveillent quand la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l'écho des cris et encore moins celui du silence. je sens mon coeur battre dans mon cou, il y a trop de mots dans ma tête qui se mélangent, se percutent, comme un immense carambolage, des phrases toutes brouillées se disputent le devant de la scène. à partir de quand il est trop tard ? je ris aussi je crois, je suis heureuse, là, tout de suite, dans l'engourdissement du sommeil, et si c'était ça le bonheur, pas même un rêve, pas même une promesse, juste l'instant. parfois il me semble qu'à l'interieur de moi quelque chose fait défaut, un fil inversé, une pièce défectueuse, une erreur de fabrication, non pas quelque chose en plus, comme on pourrait le croire, quelque chose qui manque. c'est du chagrin et puis c'est tout. un grand chagrin qui ne se dissout pas dans l'eau, ni dans l'air, un genre de composant solide qui résiste à tout. moi je sais que parfois il vaut mieux rester comme ça, à l'intérieur de soi, renfermé. car il suffit d'un regard pour vaciller, il suffit que quelqu'un tende sa main pour qu'on sente soudain combien on est fragile, vulnérable, et que tout s'écroule, comme une pyramide d'allumettes.
No et moi

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